Ma passion pour les CX: GENÈSE

[Yann Keller]

Je viens de remettre la main sur un article que j'avais écrit en 2005 suite à l'acquisition de ma première CX "Estelle) et aux premières tribulation qui s'en étaient suivies.

Acquisition

Depuis novembre 2004 je suis l’heureux possesseur d’une „Güllepumpe“ – étant alsacien, « che zuis bleinment en messure d’abbrézier la chusstesse et la zuptile télikadesse raffinéee et tistinquée tu zurnome allémande ».
La machine, trouvée sur e-bay, achetée à la va-vite et réceptionnée un soir de novembre (19h) sur un trottoir parisien avait été rapatriée la nuit même.
Paris-/Saint-Louis, 550 bornes, comme de bien entendu sous la pluie (à peine sorti de Paris…. et oui ! ailleurs existe aussi !) et par 3 à 6 degrés.
De plus le pilote, moi donc en l’occurrence, n’avait pratiquement plus d’expérience en matière de conduite moto depuis 25 ans, exception faite de ci de là d’une location ou d’un prêt de bécane
Chaude ambiance du coup avec ma passagère qui s’était proposée de m’accompagner et qui a du supporter environ 9 heures de route, avec des arrêts prolongés dans les restauroutes – puis plus rien de Langres à Belfort sur la nationale…
M’enfin comme pour les trucs d’anciens combattants après coup – c’était l’bon vieux temps…. Voire „moi d’mon temps“
La bête a domicile il a bien fallu la regarder - de jour – tiens, à l’inverse de ces dames… la nuit maquille mieux que toutes les pâtes et les crèmes de jour.
Je passe sur la petite bulle montée „au crochet“ une fixation à l’endroit, une fixation à l’envers… et sur la fourche – ça on me l’a montré par la suite – dont les tiges étaient remontées de 2 cm… d’où un malaise effectif à la position de conduite et pour la maniabilité de la bête.
Les pare-cylindres… vus sur photo… volatilisés.
Le silencieux gauche à moitié fendu sur sa circonférence, d’où petpetpetpet paf-BOUM quand je coupais les gaz et un pied gauche qui n’avait pas eu à souffrir du froid
(Il faut positiver! – c’était sûrement une bécane d’essai pour affronter les éléphants)
Et oh – divine surprise! – voulant béquiller l’engin et le tenant pour ce faire par le porte bagage – je n’ai pas pu le faire.
L’ensemble garde-boue/siège passager/ porte-bagage avait un débattement d’une quinzaine de cm et menaçait de se faire la malle.
Faut dire que le tout n’était retenu que par 2 boulons assortis d’un bricolage infâme à la mord-moi… - ce qui, expliqué à ma passagère, a ravivé la flamme du souvenir du grand soir…
J’avoue après coup que j’en viens même à douter sur le changement de chaîne de distribution effectué soi-disant 1000 bornes avant l’achat….

"Voyage" pour un cours de mécanique

Bref – internet c’est pratique… on y trouve de tout…
Même un club – même des cours de mécanique…
Et un itinéraire pour y aller

contacts pris… photos envoyées… Inscription faite au club…

(mais ça, c'était avant… commentaire actuel…)

(………..) et rendez-vous pour un samedi de cours de mécanique – là-bas, quelque part vers la Normandie – sous réserve pour moi de temps pas trop pourri (on a déjà vu) et sans passagère…

Mais en préalable, d’abord quelques contrôles, des petits bricolage ; remontage orthodoxe de la bulle, repositionnement du guidon, contrôle des niveaux, fixation de l’ensemble garde-boue/selle passager style si tout doit casser - ça ça tiendra ! -pansement du pot fêlé, acquisition d’une sacoche réservoir… baptême de la vieille dame : « ESTELE »… paré pour le grand soir

Au programme plus de 600 bornes et la route de nuit. Ça j’adore.
Avec un bon éclairage on peut allumer… – ça n’est hélas pas le cas pour l’éclairage, mais pour la cadence si !
Pas de pluie, pas froid… holà, on a vu pire….
22h00 un petit saut à Bâle en Suisse pour l’essence (c’est moins cher) et c’est parti. Saint-Louis/Montbéliard par l’autoroute, à 120-130 en pointe, Estele ronronne.
Puis Montbéliard/Langres route ouverte avec des pointes à 120!
Colombin d’Étron! si sur autoroute l’éclairage ça allait… ben là il y a quelques frayeurs au programme… Et ça caille quand même…
Langres… dans le rond-point à 2 doigts d’entrer sur l’autoroute, contrôle de gendarmerie…
Le gusse sympa – c’est un motard dans le privé – sur foi de mon explication, me dispense d’ôter le casque, d’arrêter Estele et de souffler dans le ballon et se contente d’une présentation des papiers.
Me souhaitant bonne route, il me recommande la prudence, le coin étant farci de gibier en gaudriole et me prie de signaler à mes copains motards que le ministère est décidé à nous sacquer les prochains temps, même qu’à terme, les radars pourront prendre les véhicules par l’arrière.
Langres-Chaumont, pas vu la queue d’un renard, tombé sur la réserve et en serrant les fesses atteint le rade – enfin l’aire d’autoroute où je peux faire le plein.
Mortel de Berthe… 250/270 km d’autonomie… je n’en ai plus l’habitude…
Chaumont-Troyes-francilienne 130/140, petites pointes à 150… brave vieille va !
Ça caille toujours… de nouveau des frayeurs avec la réserve… trouver une station avec l’angoisse de la panne…
Francilienne-contournement de Paris… et plantage… loupe l’axe de Dreux et me trouve emmanché vers Rouen… Rebours… 65 bornes de perdues !
Enfin Dreux, 5 heures du matin – ah oui – ça caille toujours, puis Saint-Rémy sur Avre ! 5h15 ! Arrêt dans le square – passe une bonne demi-heure à claquer des dents et à calmer mes tremblements – puis un peu de reconnaissance.
Tourne beaucoup à pied dans le bled, cherche à repérer une boulangerie… ça ouvre en principe tôt ces trucs-là – et il y fait chaud !
Ce que je vois n’est pas ouvert, puis quand ça finit par l’être, ça ne correspond pas à mes espérances.
Je remonte sur la bécane et vais repérer la maison de Thierry, puis retourne trouver une boulange – où le patron et sa femme aiment les bécanes, on avait même repéré et identifié mon engin – et cela me permet d’être un peu au chaud, de manger un peu quelque chose et de me réchauffer enfin.
Je quitte la boulange… et cherche un troquet – toujours par souci de chaleur – et je commence à fatiguer – pour en fin de compte aller dans le bled suivant où je trouve quelque chose à ma convenance…
2 grandes tasses d’expresso, mais je finis quand même par somnoler sur la table, ronflements certifiés à l’appui, perturbant les petits canons et bières pression que 5 clients – dont une femme – s’envoient allègrement dès 8h du mat !!!!
Assez somnolé – j’avais avisé Thierry de ma venue en début d’après-midi, mais je vais stationner devant chez lui, dans le ferme espoir qu’il finisse par se réveiller… parce que franchement, ça n’est pas une heure pour aller emm…. les gens un samedi matin.
Bon super, en fait je suis là depuis 5 minutes, et Thierry apparaît, en piste pour aller faire ses petites courses dominicales… Pas franchement surpris de me voir… il avait entendu ma bécane lorsque je faisais ma reconnaissance.
Contact sympathique, me fait entrer, on bavarde un peu, puis, devant aller faire ses emplettes, me met à dispo une chambre où je peux un peu aller ronfler.
Quand il revient, je lui donne un petit coup de main pour tout mettre en place, moteur éclaté, pièces diverses ; j’ai droit à une visite guidée de son élevage, et à quelques commentaires, conseils et autres qui me serviront bien pour bichonner et adapter Estele.
Venue de Madame, très sympa aussi, puis apéro, repas avec la venue progressive des uns et des autres… qui me pardonneront certainement de ne pas pouvoir citer leurs prénoms après-coup, mais très sympas aussi.
L’après-midi se déroule avec examen des pièces exposées, explications techniques, trucs, astuces, démonstrations, où se procurer certaines pièces et tarifs, et - le clou - la fourche : avec vidange et changement de joints spi, par Papi himself à la manœuvre, etc…
Ambiance bon enfant de passionnés, et ça fait plaisir. Petites histoires à raconter… bonnes affaires - pour moi, avec l’achat de 8 bougies et de 2 filtres à huile à un prix défiant toute concurrence ! C’est bien un club comme ça ! et ça doit vivre, se développer ! (ça c'était avant… mon opinion de l'époque)
Fin d’après-midi. Les adieux… tout le monde part – sauf moi qui reste dans ma famille d’accueil pour la nuit… bah 50 piges c’est pas vieux, mais 1300 km sur une trentaine d’heures et tout de nuit… même autrefois… d’mon temps…
Soirée sympa à discuter de tout, de la moto, d’une antenne du club pour l’est de la France, de la vie, de la famille… – très humain, tout ça – et c’est l’heure d’aller se coucher, c’est vrai que j’accuse le coup…
Et puis demain faut se lever tôt… 650 bornes au programme…
Mais tout ça, c’est une autre histoire…

Motardement
Yann

[Ben]

Super Yann ! Tu as le don pour les bons récits d'histoire ! ENCORE !

[jacques segret]

tout n'est pas mauvais dans un club ,mais ce jour la je n'étais pas là .Thierry et madame pour passer un bon moment et organiser des super ballades ils sont au tope ...

[Volatyl]

Très belle histoire Le genre qui rappelle à chacun ses propres souvenirs.